
Film de Maïwenn
Avec Maïwenn, Fanny Ardant, Louis Garrel, Dylan Robert
Date de sortie en France : 28 octobre 2020
Trouver sa place, exprimer ses émotions sans peur, communiquer son ressenti, donner son avis… Autant de choses banales qui paraissent aller de soi mais qui, dans beaucoup de familles, relèvent plutôt d’une forme d’audace voir d’insolence… Dans la famille dysfonctionnelle de Neige (interprétée par Maïwenn), les crispations sont nombreuses car la communication n’est pas aisée entre parents et enfants, entre frères et sœurs… Le basculement dans la raillerie, le mépris voire la violence verbale est devenu une habitude. Émir, le grand-père est la seule personne qui permette de maintenir l’unité, d’apaiser un temps les tensions. Il est malade d’Azheimer, vit en EHPAD. Le film débute par des scènes très émouvantes de retrouvailles autour de ce personnage au regard doux, perdu mais entouré d’énormément d’amour. Maïwenn filme la vieillesse et la fin de vie avec beaucoup d’humanité. La perte de ce pilier va être un choc pour tous. Pour Neige, le début d’une quête des origines.
Les névroses familiales ressurgissent à l’occasion de la préparation de l’enterrement. Neige fait une fois de plus le constat qu’une relation apaisée avec ses parents est impossible. L’incompréhension est abyssale et l’évidence d’un nécessaire éloignement devient flagrante. Dans un dialogue mémorable avec sa mère, interprétée magistralement par Fanny Ardant, Neige ose dire ce qui lui pèse, dit son amour mais tire la triste conclusion que mère et fille ne peuvent s’entendre. La douleur est immense car on n’a qu’une mère et qu’un père. Mais, pour arrêter de souffrir et de se soumettre, ne faut-il pas mieux ouvrir grand les yeux sur la toxicité d’une relation ? Et prendre conscience définitivement que les liens du sang ne sont pas un gage d’affection. Pour survivre, Neige va creuser dans le passé de son grand-père, va se reconnecter avec ses racines algériennes encore trop peu explorées… Une vitalité nouvelle va l’étreindre.
Le talent de Maïwenn est de réussir à mettre beaucoup d’humour dans cette histoire familiale qui pourrait paraître bien plombante. Elle donne à Louis Garrel, qui interprète son ex-compagnon, un rôle sur-mesure. Toutes ses répliques sont très drôles. Son personnage apporte beaucoup de légèreté au film car il désamorce les tensions, dédramatise, fait prendre conscience de la futilité (voire du ridicule) de certains conflits. Malgré les rancœurs, l’amour ne continue t-il pas de circuler malgré tout ?
J’apprécie énormément Louis Garrel et les films de Maïwenn. Je devais voir le dernier Dupontel mais il va falloir patienter malheureusement.. 😉
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