
Léon Tolstoï
Folio Classique
Anna Karénine, La Guerre et la Paix, La mort d’Ivan Ilitch… Ce sont quelques unes des œuvres les plus connues de Léon Tolstoï. Elles sont lues et commentées depuis des décennies car la modernité du style a forcé l’admiration de nombreuses générations de lecteurs. Des personnages inoubliables peuplent ces romans et nouvelles qui décrivent si bien la vie d’un monde finissant, celui de la Russie tsariste de la fin du XIXème siècle.
C’est avec grand intérêt que j’ai découvert une œuvre moins connue qui s’intitule « Enfance. Adolescence. Jeunesse« . Tolstoï s’inspire largement de son propre vécu quand il écrit, dès l’âge de 24 ans, ce récit qui devait contenir initialement quatre parties (le projet littéraire d’origine avait pour titre »Quatre époques d’une évolution« ). Dans de courts chapitres, l’auteur décrit les joies et les peines d’un jeune garçon de bonne famille, entouré d’une famille aimante, éduqué de façon stricte à domicile par des précepteurs. Comme toujours avec Tolstoï, les tourments intérieurs des personnages sont décrits avec une grande précision et beaucoup de finesse. Les pages consacrées au décès de la mère du narrateur sont, de ce point de vue, remarquables. L’auteur dépeint avec justesse ce que peut ressentir un enfant face à la mort d’un parent .
Ces trois récits décrivent le processus de socialisation d’un petit garçon qui devient un homme, sa progressive autonomisation ou émancipation, sa découverte du sentiment amoureux. La narrateur nous fait part des sentiments contradictoires voire chaotiques qui l’habitent, des avancées ou des reculs qu’ils estiment faire dans sa vie affective ou spirituelle. Il grandit tout simplement. L’entrée à l’université marque une étape importante car elle est synonyme d’élargissement du cercle social qui ne se limite plus à la cellule familiale. Le narrateur consacre de belles pages au rapport privilégié qu’il entretient avec son frère aîné Volodia, qui est successivement modèle, ami ou rival selon les époques. De façon générale, Tolstoï nous présente une galerie de personnages passionnante. La grand-mère, la jeune sœur, les précepteurs, les domestiques, les amis connus à l’université… Tout un monde qui a peuplé sa jeunesse et qu’il fait revivre pour l’éternité.
« Et j’étais toujours seul, et j’avais toujours l’impression que la nature mystérieusement imposante, le cercle lumineux et attirant de la lune, qui s’était immobilisé, Dieu sait pourquoi, en un point indéfini et élevé de ce ciel bleu pâle, mais qui en même temps était partout en semblait remplir tout l’immense espace en moi, infime vermisseau déjà souillé de toutes les mesquines passions humaines, mais doué d’une faculté d’aimer illimitée et puissante, j’avais toujours l’impression à ces moments-là que la nature, la lune et moi, nous ne faisions qu’un. »
ils sont dans ma PAL depuis longtemps, trop longtemps mais je pense que je vais les lire en version électronique ils sont porposés séparément… et plus siaffinité!
j’ai adoré « Anna Karenine » à l’adolescence et en le relisant c’était encore plus fort.
« Maître et serviteur » est superbe aussi 🙂
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J’aimerais beaucoup lire ce court roman. Je n’ai encore rien lu de Tolstoï et il faudrait que je m’y mette. Le thème de l’enfance m’a toujours attirée.
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Tolstoï est un auteur qui me passionne. C’est peut-être mon écrivain préféré. « Anna Karénine », c’est sublime.
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Ah je l’ai à la maison. Il faudrait que je saute le pas.
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