
Arthur Teboul et Justine Augier croient au pouvoir des mots, à la puissance des récits, à l’importance des écrivains dans notre société et dans notre vie intime… Ils croient tous les deux que la littérature peut changer le cours des choses, s’inscrire dans une forme d’éternité, toucher à l’universel. Les lire aujourd’hui donne du baume au coeur. La littérature a encore de beaux jours devant elle si elle continue d’être défendue par des personnes aussi passionnées…
Le projet d’Arthur Teboul s’inscrit dans la lignée du travail mis en place jadis par les surréalistes : l’écriture automatique de poèmes, sans but, sans intention, libérée de toutes contraintes et d’esprit de sérieux. C’est dans le métro parisien, qu’un jour, le jeune auteur lâche les chevaux. Un mot écrit sur un carnet, associé à un autre. Nom commun, adjectif, verbe, complément… Les phrases inattendues se forment, pleines de surprise. Se constitue petit à petit, au fil des mois, un ensemble de « poèmes minutes » réunis aujourd’hui en un recueil intitulé « Le déversoir ». Arthur Teboul conçoit la poésie comme un contre-pouvoir, comme un art émancipateur et subversif. Les poèmes ici réunis ont pour but de donner envie de poésie, de lire ou d’écrire soi-même des poèmes. Le besoin de poésie est en chacun de nous : ouvrons les yeux, laissons notre esprit vagabonder, changeons de regard sur les choses… Un pas de côté qui fait du bien.
Le livre de Justine Augier est singulier. C’est un hommage très émouvant à sa mère (Marielle de Sarnez) disparue en 2020 d’une leucémie. C’est aussi une ode à la littérature, à la place des livres dans nos existences. De nombreux écrivains ont marqué celle de Justine Augier. Elle les cite abondamment (Camus, Ernaux, Carrère, Beauvoir, Gary,…), fait référence aux livres conseillés par sa mère, raconte aussi comment elle s’est forgée une culture littéraire personnelle, choisie. L’épreuve du deuil est évidemment difficile et dans les livres, elle cherche des réponses… Car les livres consolent, font grandir, peuvent aider à surmonter des épreuves. La lecture a aussi un sens politique : elle éduque au silence, à l’écoute, à la prise en compte de l’expérience d’autres que soi. Justine Augier a pendant longtemps vécu à l’étranger (notamment en Afghanistan), s’est beaucoup intéressée à la guerre en Syrie. Ce livre lui permet aussi de rendre un vibrant hommage aux opposants politiques qui se sont battus avec courage contre le régime de El Assad. Ecrire est pour Justine Augier un moyen de faire en sorte que les combattants de la liberté, et leurs souffrances, ne soient pas oubliés.
Très belle analyse, qui donne envie de s’y plonger. Merci !
J’aimeJ’aime
Merci beaucoup. Deux livres intéressants et stimulants écrits par deux amoureux des mots et de la littérature. Cela fait du bien.
J’aimeJ’aime
Je compte bien acheter le recueil d’Arthur ce week-end, s’il en reste …
J’aimeAimé par 1 personne
Grand fan de Feu ! Chatterton (moi aussi)
J’aimeAimé par 1 personne
Je n’ai pas réussi à avoir de places pour les concerts de mai au Louvre malheureusement…
J’aimeAimé par 1 personne
Moi non plus ;-(
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai beaucoup aimé les poèmes d’Arthur Teboul et son approche de la poésie. Je viens d’écrire une petite note sur mon blog. merci
J’aimeAimé par 1 personne