



Le roman de Jim Pierric Bailly, Editions P.O.L
Mon maître et mon vainqueur,François-Henri Désérable, Editions Gallimard
Ombres sur la Tamise, Michael Ondaatje, Editions de L’Olivier
Profession romancier, Haruki Murakami, Editions Belfond
Trois découvertes et une valeur sûre. Mes dernières lectures m’ont permis d’aller à la rencontre du travail de trois écrivains que je ne connaissais pas encore (Bailly, Désérable, Ondaatje) et d’en retrouver un qui fait partie de mon panthéon littéraire depuis longtemps (Murakami).
« Le roman de Jim » est un choc et un vrai coup de cœur. Difficile de retenir ses larmes à la lecture de ce roman poignant qui décrit avec beaucoup d’intensité le lien qui unit le héros Aymeric à Jim, l’enfant dont il n’est pas le père biologique mais pour qui il déborde d’amour. La vie d’Aymeric n’est pas facile. Il lutte au quotidien pour survivre, se laisse un temps entraîné dans des combines illégales. Sa vie s’illumine quand sa compagne, de quinze ans son aînée, met au monde un enfant pour lequel il nourrit dès le départ des sentiments très forts. Il l’élève, s’épanouit dans ce nouveau rôle de (beau) père. Vient le temps de la rupture sentimentale… J’ai rarement lu un livre qui décrit aussi bien ce que ressent un homme pour un enfant qu’il voit grandir, alors même que cet homme n’est pas le « vrai » père. Les souffrances de la séparation sont décrites avec beaucoup de justesse. C’est déchirant.
« Mon maître et mon vainqueur » est un roman où la poésie tient une grande place. François-Henri Désérable construit une histoire autour du thème de la passion amoureuse adultère en créant deux personnages (Tina et Vasco) passionnés par les grands auteurs, Verlaine et Rimbaud en tête… Leur histoire d’amour est faite de de plaisir, de violence, de mensonge. L’auteur possède d’indéniables qualités de conteur. Il sait habilement tenir son lecteur en haleine, utilise les ressorts du roman à suspense. Tout cela ne m’a pas convaincu. L’auteur veut, me semble t-il, épater le lecteur. Il imagine des scènes invraisemblables qui rendent le récit assez inintéressant au final. L’émotion, n’est pas au rendez-vous.
« Ombre sur la Tamise » est une vraie découverte. J’ai été charmé par l’atmosphère mystérieuse qui se dégage de ce récit. Nous sommes au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, en 1945, à Londres. Le narrateur, Nathaniel, et sa soeur, Rachel, sont deux adolescents dont la vie bascule le jour où leurs parents décident de s’exiler à Singapour et de les confier à un homme inconnu surnommé « Papillon de nuit ». Littéralement abandonnés, ils continuent de vivre malgré les secrets et les non-dits. Cet abandon est aussi synonyme de liberté. C’est le temps des découvertes faites de rencontres multiples et étranges. Le récit, très habilement construit, nous permet de comprendre que la guerre a bouleversé beaucoup de choses. La mère des enfants est impliquée dans un réseau d’espionnage, tombe amoureuse et décide de mettre sa vie de femme au dessus de ses responsabilités de mère. Les années passent, les choses s’éclaircissent mais pas totalement. J’ai adoré me plonger dans cette période de l’Histoire de Londres, ville si romanesque.
Enfin, j’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir un auteur que j’affectionne particulièrement, Haruki Murakami. J’ai pratiquement tout lu : Kafka sur le rivage, Chroniques de l’oiseau à ressort, La Ballade de l’impossible, L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage, Les amants du Spoutnik… C’est un auteur qui me fascine. C’est donc avec beaucoup d’intérêt que j’ai lu son essai « Profession romancier » . Son premier roman, il l’écrit à trente ans suite à une révélation quasi divine lors d’un match de baseball. Aujourd’hui, il est traduit partout et c’est l’un des auteurs les plus connus au monde. Son oeuvre s’est construite petit à petit, son style a évolué. Il se considère comme un artisan qui ne cesse d’apprendre, cherchant au plus profond de lui-même, mais aussi dans la vie de tous les jours qu’il observe avec acuité, les ressources qui lui permettent d’inventer des histoires qui disent quelque chose de l’humanité. Le plus dur selon lui, ce n’est pas d’écrire un roman, mais de faire de l’écriture de romans un métier, de conserver la passion de l’écriture tout au long de sa vie. Cela demande une forme d’ascèse, de renoncement, de vigilance qui ne sont pas données à tout le monde selon lui.
Tu me donnes envie de lire « le roman de Jim » !! Quant à Murakami il fait aussi partie de mes auteurs chouchous !!
J’aimeAimé par 1 personne
Très émouvant je trouve « Le roman de Jim ». Je l’ai dévoré.
J’aimeJ’aime
J’ai également beaucoup aimé Le roman de Jim, j’ai trouvé le ton très juste 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Merci de faire référence à mon article et à mon enthousiasme pour « Le roman de Jim »! J’ai été effectivement très touché par ce livre. Au plaisir de lire vos chroniques.
J’aimeJ’aime